Bulletin : Chapelle St Joseph - Aug 2019

Chaque don du Saint Esprit est un degré d’élévation, d’abord une crainte amoureuse et persévérante en toutes choses; puis la sainte effusion d'une piété pleine de tendresse pour Dieu et le prochain; la science délicieuse de tous les bienfaits de Dieu; la force pour accomplir généreusement toutes sortes de bonnes oeuvres; le conseil pour un choix sûr et inspiré de Dieu de ce que nous devons embrasser; la contemplation par notre intelligence de toutes les vérités nécessaires au bien de notre âme; enfin, l'avant-goût des célestes délices au moyen de la sagesse.

La crainte de Dieu est le premier des dons dans l’édifice de notre âme. La crainte est comme la pierre fondamentale des autres dons qui forment un ordre successif, le commencement de la Sagesse. Le Saint Esprit commence par nous faire craindre d'être séparés de Dieu à cause de nos péchés, et d'être condamnés à subir les tourments de l'enfer en la société des démons, afin de ne plus nous laisser entraîner au péché. L’Esprit-Saint inspire à l'âme saisie d'une telle crainte une vive compassion pour elle-même, et lui fait méditer avec amour combien profonde serait sa misère si elle était séparée de Dieu, précipitée dans les enfers et en proie aux tortures du démon. Ainsi le don de piété est une tendresse surnaturelle, une douceur d’âme, une bénignité, aimable à tous les hommes et empressée à les secourir; une dévotion amoureuse pour tout ce qui tient au culte de Dieu. Un tel don est un doux rayon répandu en nous par le Soleil divin, destiné à éclairer notre âme au-dedans d'elle-même et à rétablir ses forces. Alors elle devient habile à s'élever vers Dieu pour lui rendre ses hommages comme à un père, et apprend à s'incliner pieusement vers ses frères pour soulager leurs misères.

L’Esprit-Saint élève au-dessus de la piété le don de science lorsque l'âme, pénétrée de crainte et de compassion pour elle-même, recherche avec un soin attentif comment elle peut arriver au salut, et que ce même Esprit lui en fait connaître les moyens. Par cette habitude infuse l'homme juge avec certitude de ce qu'il doit croire et de ce qu'il doit faire. Au don de science succède le don de force, en effet, l'âme est devenue toute tremblante par la crainte, compatissante par la piété, instruite de ce qu'elle doit faire par la science, elle a besoin de devenir forte par un nouveau don du Saint-Esprit, afin d'accomplir les choses qu'elle a apprises et au moyen desquelles elle espère se sauver. Notre Seigneur a dit : Si vous savez ces choses, vous êtes heureux pourvu que vous les mettiez en pratique. Le don de force règle notre âme dans ce qui est élevé et pénible, elle rend notre volonté capable de subir la mort pour la défense et l'extension de la foi et des bonnes moeurs, selon les lumières de la loi éternelle et en suivant l'inspiration du Saint-Esprit.

Nous puisons en ce don plus qu'en aucune autre vérité morale ce qu'il nous faut de courage pour surmonter toutes les peines de la vie; c'est par ce don que les saints ont accompli des oeuvres de force d'une manière supérieure à l'homme, et ont supporté les afflictions avec bonheur et allégresse. Ainsi les Apôtres s'en allaient de devant leurs juges, pleins de joie d'avoir été trouvés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus.

Le don de conseil suit immédiatement la force, car la force est bien vite détruite si elle ne s'appuie sur le conseil. Lorsque notre âme a appris par une pieuse crainte fondée sur l'expérience ce qu'elle doit faire, elle a besoin que cet Esprit divin lui fasse connaître quel parti elle doit prendre en toutes choses. L'acte du don de conseil consiste, en suivant les règles de la loi éternelle, à bien comprendre quelles oeuvres difficiles nous devons accomplir, quelles oeuvres nous devons éviter afin d'arriver à la possession de la vie céleste, et à ne point agir précipitamment.

Ces cinq premiers dons appartiennent à la vie active, tandis que les deux qui suivent, l'intelligence et la sagesse, se rapportent à la vie contemplative. Lorsque l'Esprit-Saint a rendu l'âme tremblante par le don de crainte et pleine de compassion pour elle-même par le

don de piété, il lui manifeste par la science ce qu'elle doit faire, il le lui fait accomplir courageusement par la force, sans pour autant perdre de vue de toujours bien agir grâce au don de conseil. Ensuite il l'embrase du désir de comprendre pourquoi telle ou telle chose doit

avoir lieu, et pourquoi elle doit en attendre la récompense de Dieu seul. Après le don de conseil qui élève l'âme au-dessus des appétits terrestres, on monte au don d'intelligence, une force de l'âme en rapport immédiat avec Dieu qui donne de voir les choses divines autant qu'il est possible à l'homme, de pénétrer les secrets cachés en Dieu et en sa divine Providence, dans sa vérité souveraine et dans son immutabilité.

L'Esprit-Saint inspire en dernier lieu la sagesse à notre âme, afin que ce que nous avons vu être juste par l'intelligence, nous devienne suave et plein de douceur dans la contemplation de Dieu, et que nous accomplissions par l'amour seul de la justice ce que nous avons compris être pour nous un devoir. Le don de sagesse est une lumière qui vient de Dieu et projette ses rayons sur notre âme pour la conduire à connaître Dieu et à l’aimer, pour la rendre déiforme. Elle éclaire notre intelligence qui trouve en elle la beauté, elle enflamme et rend aimable notre volonté, elle fortifie puissamment notre action dans la charité. Elle est le don le plus élevé, parce qu'en la possédant, l'âme purifiée et pacifiée goûte le vrai bonheur.